Vargas Llosa

¿”Por qué escribes?-Ningún escritor lo hace pensando en servir a sus semejantes o mejorar la humanidad. La literatura es para el escritor lo que la marihuana para un adicto a esta yerba. No es una profesión. Es algo más profundo, más visceral y complejo. Se escribe en función de uno mismo, de una problemática personal. Es el más individualista y egoísta de los quehaceres. Uno escribe porque ha tenido experiencias sobre todo negativas de las que trata de librarse. Así de sencillo.”

Vargas Llosa con Soler Serrano

Discurso al recibir el Nobel de Albert Camus

En recevant la distinction dont votre libre Académie a bien voulu m’honorer, ma gratitude était d’autant plus profonde que je mesurais à quel point cette récompense dépassait mes mérites personnels. Tout homme et, à plus forte raison, tout artiste, désire être reconnu. Je le désire aussi. Mais il ne m’a pas été possible d’apprendre votre décision sans comparer son retentissement à ce que je suis réellement. Comment un homme presque jeune, riche de ses seuls doutes et d’une œuvre encore en chantier, habitué à vivre dans la solitude du travail ou dans les retraites de l’amitié, n’aurait-il pas appris avec une sorte de panique un arrêt qui le portait d’un coup, seul et réduit à lui-même, au centre d’une lumière crue ? De quel cœur aussi pouvait-il recevoir cet honneur à l’heure où, en Europe, d’autres écrivains, parmi les plus grands, sont réduits au silence, et dans le temps même où sa terre natale connaît un malheur incessant ?

J’ai connu ce désarroi et ce trouble intérieur. Pour retrouver la paix, il m’a fallu, en somme, me mettre en règle avec un sort trop généreux. Et, puisque je ne pouvais m’égaler à lui en m’appuyant sur mes seuls mérites, je n’ai rien trouvé d’autre pour m’aider que ce qui m’a soutenu tout au long de ma vie, et dans les circonstances les plus contraires : l’idée que je me fais de mon art et du rôle de l’écrivain. Permettez seulement que, dans un sentiment de reconnaissance et d’amitié, je vous dise, aussi simplement que je le pourrai, quelle est cette idée.

Je ne puis vivre personnellement sans mon art. Mais je n’ai jamais placé cet art au-dessus de tout. S’il m’est nécessaire au contraire, c’est qu’il ne se sépare de personne et me permet de vivre, tel que je suis, au niveau de tous. L’art n’est pas à mes yeux une réjouissance solitaire. Il est un moyen d’émouvoir le plus grand nombre d’hommes en leur offrant une image privilégiée des souffrances et des joies communes. Il oblige donc l’artiste à ne pas se séparer ; il le soumet à la vérité la plus humble et la plus universelle. Et celui qui, souvent, a choisi son destin d’artiste parce qu’il se sentait différent apprend bien vite qu’il ne nourrira son art, et sa différence, qu’en avouant sa ressemblance avec tous. L’artiste se forge dans cet aller retour perpétuel de lui aux autres, à mi-chemin de la beauté dont il ne peut se passer et de la communauté à laquelle il ne peut s’arracher. C’est pourquoi les vrais artistes ne méprisent rien ; ils s’obligent à comprendre au lieu de juger. Et s’ils ont un parti à prendre en ce monde ce ne peut être que celui d’une société où, selon le grand mot de Nietzsche, ne règnera plus le juge, mais le créateur, qu’il soit travailleur ou intellectuel.

Le rôle de l’écrivain, du même coup, ne se sépare pas de devoirs difficiles. Par définition, il ne peut se mettre aujourd’hui au service de ceux qui font l’histoire : il est au service de ceux qui la subissent. Ou sinon, le voici seul et privé de son art. Toutes les armées de la tyrannie avec leurs millions d’hommes ne l’enlèveront pas à la solitude, même et surtout s’il consent à prendre leur pas. Mais le silence d’un prisonnier inconnu, abandonné aux humiliations à l’autre bout du monde, suffit à retirer l’écrivain de l’exil chaque fois, du moins, qu’il parvient, au milieu des privilèges de la liberté, à ne pas oublier ce silence, et à le relayer pour le faire retentir par les moyens de l’art.

Aucun de nous n’est assez grand pour une pareille vocation. Mais dans toutes les circonstances de sa vie, obscur ou provisoirement célèbre, jeté dans les fers de la tyrannie ou libre pour un temps de s’exprimer, l’écrivain peut retrouver le sentiment d’une communauté vivante qui le justifiera, à la seule condition qu’il accepte, autant qu’il peut, les deux charges qui font la grandeur de son métier : le service de la vérité et celui de la liberté. Puisque sa vocation est de réunir le plus grand nombre d’hommes possible, elle ne peut s’accommoder du mensonge et de la servitude qui, là où ils règnent, font proliférer les solitudes. Quelles que soient nos infirmités personnelles, la noblesse de notre métier s’enracinera toujours dans deux engagements difficiles à maintenir : le refus de mentir sur ce que l’on sait et la résistance à l’oppression.

Pendant plus de vingt ans d’une histoire démentielle, perdu sans secours, comme tous les hommes de mon âge, dans les convulsions du temps, j’ai été soutenu ainsi : par le sentiment obscur qu’écrire était aujourd’hui un honneur, parce que cet acte obligeait, et obligeait à ne pas écrire seulement. Il m’obligeait particulièrement à porter, tel que j’étais et selon mes forces, avec tous ceux qui vivaient la même histoire, le malheur et l’espérance que nous partagions. Ces hommes, nés au début de la première guerre mondiale, qui ont eu vingt ans au moment où s’installaient à la fois le pouvoir hitlérien et les premiers procès révolutionnaires, qui furent confrontés ensuite, pour parfaire leur éducation, à la guerre d’Espagne, à la deuxième guerre mondiale, à l’univers concentrationnaire, à l’Europe de la torture et des prisons, doivent aujourd’hui élever leurs fils et leurs œuvres dans un monde menacé de destruction nucléaire. Personne, je suppose, ne peut leur demander d’être optimistes. Et je suis même d’avis que nous devons comprendre, sans cesser de lutter contre eux, l’erreur de ceux qui, par une surenchère de désespoir, ont revendiqué le droit au déshonneur, et se sont rués dans les nihilismes de l’époque. Mais il reste que la plupart d’entre nous, dans mon pays et en Europe, ont refusé ce nihilisme et se sont mis à la recherche d’une légitimité. Il leur a fallu se forger un art de vivre par temps de catastrophe, pour naître une seconde fois, et lutter ensuite, à visage découvert, contre l’instinct de mort à l’œuvre dans notre histoire.

Chaque génération, sans doute, se croit vouée à refaire le monde. La mienne sait pourtant qu’elle ne le refera pas. Mais sa tâche est peut-être plus grande. Elle consiste à empêcher que le monde se défasse. Héritière d’une histoire corrompue où se mêlent les révolutions déchues, les techniques devenues folles, les dieux morts et les idéologies exténuées, où de médiocres pouvoirs peuvent aujourd’hui tout détruire mais ne savent plus convaincre, où l’intelligence s’est abaissée jusqu’à se faire la servante de la haine et de l’oppression, cette génération a dû, en elle-même et autour d’elle, restaurer, à partir de ses seules négations, un peu de ce qui fait la dignité de vivre et de mourir. Devant un monde menacé de désintégration, où nos grands inquisiteurs risquent d’établir pour toujours les royaumes de la mort, elle sait qu’elle devrait, dans une sorte de course folle contre la montre, restaurer entre les nations une paix qui ne soit pas celle de la servitude, réconcilier à nouveau travail et culture, et refaire avec tous les hommes une arche d’alliance. Il n’est pas sûr qu’elle puisse jamais accomplir cette tâche immense, mais il est sûr que partout dans le monde, elle tient déjà son double pari de vérité et de liberté, et, à l’occasion, sait mourir sans haine pour lui. C’est elle qui mérite d’être saluée et encouragée partout où elle se trouve, et surtout là où elle se sacrifie. C’est sur elle, en tout cas, que, certain de votre accord profond, je voudrais reporter l’honneur que vous venez de me faire.

Du même coup, après avoir dit la noblesse du métier d’écrire, j’aurais remis l’écrivain à sa vraie place, n’ayant d’autres titres que ceux qu’il partage avec ses compagnons de lutte, vulnérable mais entêté, injuste et passionné de justice, construisant son œuvre sans honte ni orgueil à la vue de tous, sans cesse partagé entre la douleur et la beauté, et voué enfin à tirer de son être double les créations qu’il essaie obstinément d’édifier dans le mouvement destructeur de l’histoire. Qui, après cela, pourrait attendre de lui des solutions toutes faites et de belles morales ? La vérité est mystérieuse, fuyante, toujours à conquérir. La liberté est dangereuse, dure à vivre autant qu’exaltante. Nous devons marcher vers ces deux buts, péniblement, mais résolument, certains d’avance de nos défaillances sur un si long chemin. Quel écrivain, dès lors oserait, dans la bonne conscience, se faire prêcheur de vertu ? Quant à moi, il me faut dire une fois de plus que je ne suis rien de tout cela. Je n’ai jamais pu renoncer à la lumière, au bonheur d’être, à la vie libre où j’ai grandi. Mais bien que cette nostalgie explique beaucoup de mes erreurs et de mes fautes, elle m’a aidé sans doute à mieux comprendre mon métier, elle m’aide encore à me tenir, aveuglément, auprès de tous ces hommes silencieux qui ne supportent, dans le monde, la vie qui leur est faite que par le souvenir ou le retour de brefs et libres bonheurs.

Ramené ainsi à ce que je suis réellement, à mes limites, à mes dettes, comme à ma foi difficile, je me sens plus libre de vous montrer pour finir, l’étendue et la générosité de la distinction que vous venez de m’accorder, plus libre de vous dire aussi que je voudrais la recevoir comme un hommage rendu à tous ceux qui, partageant le même combat, n’en ont reçu aucun privilège, mais ont connu au contraire malheur et persécution. Il me restera alors à vous en remercier, du fond du cœur, et à vous faire publiquement, en témoignage personnel de gratitude, la même et ancienne promesse de fidélité que chaque artiste vrai, chaque jour, se fait à lui-même, dans le silence.

Arendt (III)

Arendt: Ich glaube nicht, daß es irgendeinen Denkvorgang gibt, der ohne persönliche Erfahrung möglich ist. Alles Denken ist Nachdenken, der Sache nachdenken. Nicht? Ich lebe in der modernen Welt, und selbstverständlich habe ich in der modernen Welt meine Erfahrungen. Im übrigen ist das ja von vielen anderen auch festgestellt worden. Sehen Sie, die Sache mit dem nur noch Arbeiten und Konsumieren, die ist deshalb so wichtig, weil sich darin wieder eine Weltlosigkeit konturiert. Es liegt einem nichts mehr daran, wie die Welt aussieht.

Reflexión(es) sobre el Estado y la Cultura

Reflexión(es) sobre el Estado y la Cultura
En un ejercicio retrospectivo, han ya pasado tres años y cuatro meses de actividades propias organizadas por la aún “joven” Secretaría de Cultura de Michoacán. En el discurso oficial, podría verter razonamientos que pasen a formar parte de la estadística e intentar demostrar técnicamente los alcances de la política cultural desarrollada durante la actual administración, sin embargo, no es el objeto de mi participación, y bien se sabe que el complejo fenómeno cultural sigue siendo un objeto inconmensurable cuyos efectos obligan a sus entes activos a profundizar y justificar la existencia de profesiones y carreras derivadas de éste.
El desarrollo del fenómeno cultural como cosa pública tiene poco tiempo de haber encontrado su institucionalización a nivel internacional; cabe recordar algunos casos como el del icónico y arquetípico Ministère de la Culture et de la Communication (parte del gabinete federal francés y fundado en 1959) o el Ministero dei beni e delle attività culturali e del turismo (parte del gabinete federal italiano; creado y desincorporado del Ministerio de Instrucción Pública en 1974), para calcular el breve periodo de tiempo durante el cual el poder público –en estos países considerados potencias culturales– ha destinado recursos financieros y humanos para satisfacer a la población en cuanto a sus “necesidades culturales”. En la actualidad, ambas instituciones se mantienen como modelos a seguir de sus homólogos en más de 50 países. Si bien en lo que a consecución de proyectos culturales se refiere las secretarías o ministerios de cultura han de coincidir, es de llamar la atención, que cada institución lo realiza con una estructura única que se ha adaptado a la multiplicidad de escenarios sociales y que hace casi imposible que una fórmula funcione con la misma eficiencia y eficacia de nación a nación.
Narro lo anterior, sólo para vincular al lector a los antecedentes primigenios que tiene el fenómeno cultural de carácter público e instituido de nuestro país. No es nuevo el debate en México sobre si el CONACULTA debe alcanzar autonomía política al elevarse éste al nivel de una secretaría federal, siguiendo la tendencia de las entidades federativas de desincorporar la ejecución de la política cultural del ámbito de acción de las secretarías de educación estatales y permitir que la cultura impulsada por los órganos de gobierno se desarrolle “libremente” bajo el amparo del presupuesto erogado desde los tres niveles administrativos responsables de ejecutar la Ley.
Uno de los puntos que deseo abordar, al menos sintéticamente y que me ha llamado la atención, es el impacto que tiene la eficaz aplicación de los recursos en el ámbito cultural. Uno como ciudadano escucha acerca de las grandes inversiones en campos como la salud, infraestructura, economía o seguridad, y comparando el presupuesto que las secretarías responsables de estas áreas ejercen año con año con el que reciben las instituciones públicas vinculadas a la cultura, encuentro una desproporción remarcable la cual es enfatizada al abrir cada año fiscal por los representantes del sector artístico. Éstos, se han fatigado de exigir la instrumentación y reglamentación de un derecho de rango constitucional; en esto, estoy de acuerdo, pues los efectos de la redacción del precepto jurídico que dice a la literalidad:
“Toda persona tiene derecho al acceso a la cultura y al disfrute de los bienes y servicios que presta el Estado en la materia, así como el ejercicio de sus derechos culturales. El Estado promoverá los medios para la difusión y desarrollo de la cultura, atendiendo a la diversidad cultural en todas sus manifestaciones y expresiones con pleno respeto a la libertad creativa. La ley establecerá los mecanismos para el acceso y participación a cualquier manifestación cultural.”
No son efectos de orden pragmático; interpreto, que sus efectos inmediatos son de orden jurídico, con miras a tal vez vencer en un litigio mas no en el sentido de ampliar espectro de la acción cultural en el país. Al “abrir” a todos los mexicanos el acceso a la cultura desde los órganos de gobierno, no se previó que la atención presupuestal tanto a actores-productores como consumidores-espectadores de la cultura se vería rebasada de manera instantánea al no ser suficiente el financiamiento para sostener su desarrollo. Aquí retomo esa solución inmediata de naturaleza jurídico-administrativa que presenta la autonomía de gestión para que las instituciones logren acceder de manera directa al presupuesto de egresos de la federación. Esta prematuramente aparenta ser una decisión acertada, sin embargo, se provoca que siga en aumento el número de proyectos presentados y disminuya el de aprobados; a la larga, esto sólo generará un ambiente innecesario de competencia, porque al día de hoy, las manifestaciones culturales no rivalizan una con otra y por el contrario tienden a adaptarse, unirse y magnificar los efectos de sus productos. Para reforzar lo anterior, preciso citar dos ejemplos más; los casos de la Secretaría de Cultura de Portugal y el Ministerio de Cultura Argentino. El primero, ha oscilado entre el nivel de secretaría dependiente de la Presidencia del Consejo de Ministros y el de ministerio desde 1976, actualmente mantiene su nivel de secretaría desde la segunda extinción del Ministerio de Cultura de Portugal de 2011. Del lado argentino, el 7 de mayo del 2014 se publicó en su Boletín Oficial el decreto de creación del Ministerio de Cultura de la Nación Argentina, jurando como ministra ese mismo día la cantautora Teresa Parodi. Habría que preguntarle a los especialistas en planeación cultural de ambos países si en este corto período de tiempo se han reflejado los resultados de sus respectivas reingenierías burocráticas.
La autonomía de gestión como solución a corto plazo para mejorar las funciones de las instituciones culturales públicas, a mi parecer, tiene su mayor fortaleza en que el titular de la dependencia y su equipo de trabajo tienen la oportunidad de influir e imprimir un gran sello en el grupo que ha adolecido de medios para crear. Existe una cierta libertad intelectual por parte de los funcionarios de las instituciones culturales, para el efecto de armonizar el ejercicio del poder público con el ejercicio profesional de los artistas. Hay un gran campo abierto porque ninguna legislación podrá jamás imponer al artista qué crear, qué presentar, qué componer, qué escribir o qué actuar, pero lo que sí puede hacer es diseñar estructuras en las cuáles el colectivo artístico explote su creatividad.
Desde mi punto de vista, antes de pasar a la etapa de reclamar, gritar y luchar por recursos habría que –gobierno y artistas conjuntamente– analizar si ya se han agotado los recursos intelectuales, de tal suerte, que pueda demostrarse que el financiamiento público no está a la altura de las exigencias creativas. Presupuestalmente, es difícil que en los próximos tres años se incremente el dinero destinado a acciones (en Michoacán) por encima de los 55 millones de pesos; aún y bajo esa condición, existen muchas áreas en las cuales las instituciones culturales tienen pendiente reforzar el ejercicio de la política cultural. No sé, creo es anacrónica e inoperante la postura ideológica de algunos casos aislados –recordando a un viejo amigo escritor-, que por ser creador o artista, estar en contra del gobierno es una condición sine qua non sus obras serían originales o valiosas. Hay mucho qué trabajar bilateralmente entre artistas y funcionarios (gestores) culturales para retribuir a la sociedad objetos sempiternos, exagerando, arquetipos. Que el gobierno estimule la creación no implica que se intervenga o manipule el talento del creador; Gabriel Zaid ha expresado mucho mejor que yo lo que el artista ha de reflexionar con cierta frecuencia:
“El sostén último de las obras objetivamente valiosas está en el sacrificio personal: en creer en lo que se cree, a pesar de las opiniones de los otros, a pesar de las consecuencias deprimentes que eso tiene en la práctica, a pesar de la familia, los mecenas, el mercado y el Estado. No es un buen augurio para la cultura que el sacrificio personal empiece a parecer inaceptable y hasta ridículo. Cuando se produce únicamente lo que tiene mercado o patrocinio, hace falta un milagro para que la cultura no termine siendo próspera y conformista.”
Claro, todo lo dicho hasta aquí no tiene nada de novedoso para quién ha dedicado su vida a promover la cultura durante décadas, empero, desde el peldaño en que me encuentro, percibo que deben renovarse y reinventarse los actores culturales en nuestra entidad. Siendo el tiempo la materia prima de la cultura, ésta no puede concebirse como un refugio o utopía, pues las utopías sólo producen reinos de hielo (Jaime Labastida), y Michoacán dista mucho de ser una.
A manera de conclusión, se deben continuar los estudios y trabajos que unan al binomio Artistas-Estado, a 27 años de la institucionalización de la Cultura en México y a 35 en el Estado de Michoacán, las distancias entre autoridades y gremio artístico deben ya estar próximas a disolverse, al final del día, todos los involucrados buscan el mismo fin, darle la oportunidad al resto de la población de apreciar la belleza en cualquiera de sus formas.
La Cultura es una luz que nunca debe apagarse, formulo votos para que ésta brille aún más y nunca deje de iluminar a la gente que vive en Michoacán.

Unamuno

“Nuestra lucha a brazo partido por la sobrevivencia del nombre se retrae al pasado, así como aspira a conquistar el porvenir; peleamos con los muertos, que son los que nos hacen sombra a los vivos. Sentimos celos de los genios que fueron y cuyos nombres, como hitos de la historia, salvan edades. El cielo de la fama no es muy grande, y cuántos más en el entren, a menos toca cada uno de ellos. Los grandes nombres del pasado nos roban lugar en él; lo que ellos ocupan en la memoria de las gentes nos lo quitarán a los que aspiramos a ocuparla. Y así nos revolvemos contra ellos, y de aquí la agrura con que cuantos buscan en las letras nombradía juzgan a los que ya la alcanzaron y de ella gozan. Si la literatura se enriquece mucho, llegará el día del cernimiento, y cada cual teme quedarse en las mallas del cedazo.” 

Unamuno, 3. El hambre de inmortalidad, fragmento de “Del Sentimiento Trágico de la Vida”.

Arendt (II)

Arendt: Ja, wissen Sie, das habe ich mir auch oft überlegt. Ich kann dazu nur sagen: Philosophie stand fest. Seit dem 14. Lebensjahr.

Gaus: Warum?
Arendt: Ja, ich habe Kant gelesen. Da können Sie fragen: Warum haben Sie Kant gelesen? Irgendwie war es für mich die Frage: Entweder kann ich Philosophie studieren oder ich gehe ins Wasser sozusagen. Aber nicht etwa, weil ich das Leben nicht liebte! Nein! Ich sagte vorhin – dieses Verstehenmüssen.

http://www.rbb-online.de/zurperson/interview_archiv/arendt_hannah.html

La felicidad

“¿Qué mejor demostración de que no hay, ni ha habido, ni habrá nunca “países felices”? La felicidad no es colectiva sino individual y privada —lo que hace feliz a una persona puede hacer infelices a muchas otras y viceversa— y la historia reciente está plagada de ejemplos que demuestran que todos los intentos de crear sociedades felices —trayendo el paraíso a la Tierra— han creado verdaderos infiernos. Los Gobiernos deben fijarse como objetivo garantizar la libertad y la justicia, la educación y la salud, crear igualdad de oportunidades, movilidad social, reducir al mínimo la corrupción, pero no inmiscuirse en temas como la felicidad, la vocación, el amor, la salvación o las creencias, que pertenecen al dominio de lo privado y en los que se manifiesta la dichosa diversidad humana. Esta debe ser respetada, pues todo intento de regimentarla ha sido siempre fuente de infortunio y frustración.”

Mario Vargas Llosa

http://elpais.com/m/elpais/2015/02/19/opinion/1424359367_178330.html

La Dicha (II)

El que abraza a una mujer es Adán. La mujer es Eva. Todo sucede por primera vez. 

He visto una cosa blanca en el cielo. Me dicen que es la luna, pero qué puedo hacer con una palabra y con una mitología. 

Los árboles me dan un poco de miedo. Son tan hermosos. 

Los tranquilos animales se acercan para que yo les diga su nombre. 

Los libros de la biblioteca no tienen letras. Cuando los abro surgen. 

Al hojear el atlas proyecto la forma de Sumatra. 

El que prende un fósforo en el oscuro está inventando el fuego. 

En el espejo hay otro que acecha. 

El que mira el mar ve a Inglaterra. 

El que profiere un verso de Liliencron ha entrado en la batalla. 

He soñado a Cartago y a las legiones que desolaron a Cartago. 

He soñado la espada y la balanza. 

Loado sea el amor en el que no hay poseedor ni poseída, pero los dos se entregan. 

Loada sea la pesadilla, que nos revela que podemos crear el infierno. 
El que desciende a un río desciende al Ganges. 

El que mira un reloj de arena ve la disolución de un imperio. 

El que juega con un puñal presagia la muerte de César. 

El que duerme es todos los hombres. 

En el desierto vi la joven Esfinge, que acaban de labrar. 

Nada hay tan antiguo bajo el sol. 

Todo sucede por primera vez, pero de un modo eterno. 

El que lee mis palabras está inventándolas. 

Jorge Luis Borges 

La Dicha

“Loado sea el amor en el que no hay poseedor ni poseída, pero los dos se entregan.”

JLB